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Yves DUPIN DE ST-CYR

Aux Lys des Merveilles et des Angéliques Fantastiques

Amène-moi au pays des sept couleurs,
Ecoutes la chanson de Théodore L’Incolore,
Fais-nous vibrer à l’unisson, écoutes, écoutes…
Vagues éternelles, abîmes profonds, larmes dissoutes

C’était l’opéra sauvage et fantastique d’un océan de mort
Embrasant l’océan en mousses torrides et déchaînées
Le monstre des mers, droit, dressé sur les marées
Balayait du regard des flots rageurs sur les rocs élevés

Ombre d’un cœur sec et vide, submergé par l’orage
Lui, Poséidon, Dieu des grecs et des mers inanimées
Incarnation maléfique de forces obscures, lèpre ou rage ?
Dieu des tempêtes, ouragans de folie, hydre torturé.

Transperçant l’océan, la goélette marquait en son sillage
Funeste, l’aube du vent et la grâce de son passage.
Avançant soleil couchant, rougeoiement extrême
Signe d’un destin tragique, route solitaire mais vaine.

Soudain, le spectre de feu se dressa hors d’haleine
Face au navire, il lança tel un démon ensorcelé
Un sort terrible et acéré, qui le fit vaciller.
Le bateau ivre secoué, et ballotté résistant à peine,

Happé par l’océan, soulevé par la force démentielle
Qu’il dominait auparavant, seule entre mer et ciel
La figure de proue, statue vivante et délicate succomba
Sourire en joue, symbole de vie, suit tes pas
Vers l’au-delà.

Pauvre sirène triomphante des marées changeantes
Impuissante, la mer, sa mère devint évanescente

Sur la cote de brouillard, l’homme cheveux aux vents
Fixait yeux hagards, Théodore le tout petit enfant .
Regards attentifs, impuissant et lui aussi comprenant
Ne pourrait jamais dompter ces derniers rugissants

Espérant un bouleversement dans la bataille,
Le charmant Adolescent
Fasciné, tourmenté, se jeta dans les entrailles,
De ces Flots bouillonnants
Une gerbe d’écume se souleva alors,
Aux bruits détergents des corps
La mer comme par enchantement
Se tut en cet instant

Pluies perçantes, lames fracassantes, vents aliénés
Eléments immaculés, hommes contre Dieux
Lutte inégale, combat sanglant et odieux
Cheveux d’or, yeux innocents, muscles dressés

Regrettant sûrement le carnage engendré
Etle prince au Bois qui dort
Je m’appelle Théodore l’Incolore,
On m’a encore jeté un sort,
La mer assouvie est calme maintenant,