Vos
poèmes

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nos sueurs se mêlaient
autour d’étangs vidés
telles des caves

frémissants de désir
nous devinions les mensonges
de la carte étalée
sur l’horizon

voies envahies par le temps
frondaisons essoufflées
échelles et ponts vermoulus

de quoi languir jusqu’aux petits matins

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il y avait aussi ceux
que blesse
le tranchant de l’aube

qui tordent les arbres
pour leur voler la lumière

qui font couler le sang
sous les portails

les familles restaient de marbre
dans les potagers

le monde avait froid

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tandis que je sillonnais
la campagne humide

que mouraient les vieux
pleins d’histoires et de ravins
sans fond

les collines verrouillées
autour de mes égarements

j’avais à la bouche
le goût de cendre
de leur énigme

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l’empreinte des vies effleurées
poursuit son long effacement

sur la pierre délavée
des rivières et ruelles de l’enfance

j’ai brisé les serrures
qui condamnaient l’enfant déçu

à frémir seul derrière les clôtures

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les étreintes passées
sont plus intenses

dans l’air étouffant
d’un paysage trop intime

j’ai réglé mes comptes


poèmes parus dans le recueil "Temps à autres" (2014, Librairie-Galerie Racine)