Mollement bercé de sibyllines musiques, (Y trouvant jouissance, en-deçà, au-delà) Je dormais, solitaire, et rêvais ce soir-là : D'unir dans un baiser nos ombres génésiques
Ô l'inexprimable chose ! Les doigts magiques Et l'ardeur dressée de Maria Yudina Sublimaient au piano une sonate en La Qui flottait, vibrant clair à nos cœurs nostalgiques
Et notre amour passé, tel un astre adoré, Dans la nuit émergeait, enfin remémoré ; Jamais, au grand jamais, une extase aussi brève
Ne fut si douce à l'âme, en ses ondes d'émois ! Le son d'un violon, fort et tendre à la fois, (Fortuitement, certes) s'est glissé dans mon rêve.