Il pourchasse les colombes et pardonne aux corbeaux
Ce jeune homme, insensible à la souffrance humaine Amoureux de lui-même - le plus noble et le plus beau, Pourchasse la blanche colombe ; pardonne au corbeau, En Maître du Monde, il a fait du Globe son domaine
Il s'apparente à un cygne - d'une blancheur industrielle Réglant l'esprit et le corps en un suprême amalgame : La vibrante union d'une fructueuse et naïve nudité d'âme Avec l'éternel foyer qu'alimente l'Olympie matérielle
Les vents qu'il défie, charriant des parfums sur sa joue Par des sons mouvants et lourds, prolongent la voix De l'ange qu'il fut et qui déserta ces lieux, par choix Brisant l'arbitraire loi du rapport de force qui se joue
Son crâne -ventilé en surface- le pousse à réfléchir En automate, qui s'enracine et multiplie sa puissance, Noyé de luxe, il érige en principe sacré dès la naissance Les goûts roturiers et tout ce qui l'anime à s'enrichir
Heureux celui qui, préférant l'Amour et le Bonheur Aux marbres arrogants et aux amas de choses vénales Change en œuvres posthumes, anonymes ou marginales L'unique bien qu'il possède, c'est-à-dire : son Cœur !