Deux Cœurs blessés qui se sont pardonnés S'apportent la Paix et les espoirs lointains, Ceux-là même qu'ils avaient abandonnés Quand, dans le silence des nuits, leurs mains Effeuillaient tristement les pétales fanés D'âmes-en-fleur, chlorosées et corrompues : Souvenirs anciens, d'où furent disséminés Les soupirs embaumés des tiges rompues
Un regret fugace semble à peine effleuré Puis, l'ombre et la lumière s'équilibrent : Nos Cœurs se souviennent qu'ils ont pleuré Et, comme des ailes d'abeilles, ils vibrent
Ton Cœur devenu plus sensible qu'autrefois Montre au grand jour un visage parfait Provoquant extase et désirs à la fois, Mais ignore le Mal ; il ne l'a jamais fait !
Mon Cœur aussi est déterminé à vivre, Et non pleurer les images du Passé effacé Charrié au morne Océan tel un radeau ivre, Ou attendre la Mort et son baiser glacé
Vivons, alors - jusqu'à ce que le Jour Referme ses bras sur la Nuit consumée, Mais surtout, ne parlons pas d'Amour ! Souviens-toi juste que je t'ai aimée.