De cette neige, j'ai fait un linceul pour mes rêves d'amou
Ô non ! Saison cafardeuse, te voilà encore revenue Étendre ta brume et ton givre sur la Nature nue, Décharner les chênes aux feuilles émeraudées Et, changer en regrets mes pensées échaudées !
Pétrifié comme une momie qu'on aurait exhumé, Le sol arbore une pâleur de fantôme costumé Quel spectacle saisissant que : sur les balcons, Cette blanche cataracte aux écrasants flocons !
A peine ai-je ressenti la torpeur récalcitrante De cette rigidité hivernale - vive et pénétrante Que, de mon esprit froidureux, surgit - inanimée La muette envie de vivre - lasse et déprimée !
Si je hurle en rythme ma déchéance physique, Avec l'idée saugrenue de mettre en musique : Les cris lugubres qu'un vieux hibou entonne C'est alors - un Requiem - que je chantonne !
Privé de ciel, comment faire d'un flot lacrymal A mon âme chercheuse d'idéal, un moindre mal ? Toutes ces maisons qui dorment - par centaines Je les quitterai bientôt, pour des villes lointaines.