À toi, qui n'auras jamais su combien la vie est belle
Anéantie est ta Maman comme ton Papa est abattu De n'avoir pas vu la Vie dans ta prunelle angélique Ni même gardé -pieusement- en guise de Relique Ton Cœur pur qui, pourtant, n'aura jamais battu !
Vains, furent nos chauds baisers sur ta peau livide Ô cher Trésor ! Le Destin nous prive de frémir Et s'émouvoir, chaque soir, à te regarder dormir Nous, qui imprégnons -de nos larmes- ton lit vide
Dans une Douleur infâme, se dissipe toute envie Parce qu'une fureur fatale gouverne tous nos choix Comment les sonorités démoralisantes de nos voix Accoutumées à l'oubli, reprendraient goût à la Vie ?
Jurons d'honorer ta Mémoire, d'un juste hommage Plutôt que d'accuser Dieu - ou maudire la Nature ! Nous trouverons le supposé Repos dans l'écriture Voici ton épitaphe - puisqu'il faut tourner la page :
"Qu'une Puissance invincible éteigne le Flambeau Et, c'est l'Innocence même - perdue à tout jamais ! De quel masque vas-tu revêtir ton âme, désormais ? Puisses-tu renaître sous les traits de : l'Agneau !"