Voila notre printemps; mais qu'il est donc farouche, Tremblotant, timide sous le ciel blanc ouvert, Avec un peu de givre emmitouflé aux souches Et des branches cassées, brisées comme du verre;
Il giboule parfois quelques semblants de douches Pleurnichés ça et la par le fuyant hiver Et le vent, le vent froid s'essouffle dans la bouche De l'arrière saison et des bises amères.
Mais il perce un soleil, un tout petit rayon Qui filtre sa chaleur sur le dos des grillons Et brûle tout autour une vague clarté
Empreinte de poussière et de pollen doré Où l'on voit par instants danser dans la lumière Le visage distant d'une vague chimère.