L'incantation d'Ayato
Ô déesse spectrale, ne versez plus de larmes,
Sanctifiez ce jour, oubliez vos alarmes,
Cette offrande est pour vous, servie sur ce plateau
Qu'à vos pieds, pieusement, vous dépose Ayato.
Mère qui enfantâtes les huit Îles du Monde,
Ô fantôme inquiet qui toujours glissez sur l'onde,
La Terre ainée bientôt s'affranchira du joug,
Que mit l'humanité cadette sur son cou.
Réveillés par vos pleurs, du flanc de l'Archipel,
De la plaie que creusait le Feu industriel,
Jaillit l'Eau écumante, trembla la Terre noire,
Et l'Air opaque prit forme en une mâchoire.
Pour vous, déesse mère, céleste Izanami,
Les fléaux conjugués deviendront Tsunami,
Leurs flots noirs purgeront la livide Nature,
En ensevelissant l'humanité impure.
Avant ce jour encore, au magma incomplet,
Fusion d'Eau, de Terre et d'Air, stérile triplet,
Il manquait l'élément apprivoisé par l'homme,
Le feu incarné, Garuda, tel qu'on le nomme.
Ma quête s'achève et votre peine prend fin,
Aujourd'hui, le dernier fléau se montre enfin.
Au pied de votre autel, Mère rendez-moi grâce,
De sacrifier ma vie et d'immoler ma race.
