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Véronique PEDRERO

La maison des lutins

La mer s’est échappée à l’autre bout du monde
Elle a fui les humains qui voulaient l’avilir
La mer a déserté ses rives, indocile
Elle s’est révoltée, n’a plus battu des cils

Les hommes voulaient tant lui faire la leçon
L’intimant de poursuivre son œuvre ancestrale
Ils cherchaient l'épouvante en pointant le menton
Elle n’a point fléchi, est restée dans la cale

La mer a retenu le souffle en son corsage
Et devenue l’absente en refus de venir
Là où gisait son ventre qu’ils avaient rongé
Une laisse de sable, le sel, les rochers

Les hommes refusaient qu'elle ose résister
Eux qui étaient garants de l’ordre de ce monde
Il a fallu un jour que des enfants leur montrent
La douceur des mots, elle reprendrait sa ronde

Ils ont tressé colliers, ont caressé ses courbes
Ont cajolé sa peau pour qu’elle ne s’effrite
Quand ils l’ont regardée, lui ont offert sourires
Timides tout d’abord, puis plus francs et leurs rires
Résonnant au lointain dans le ventre du ciel
Ont planté dans son œil un éclat de lumière
Elle se réveillait, voulant à nouveau plaire

Les enfants les premiers avaient ouï sa langue
Chuinter au fil du vent, ils ont chanté ensemble
Cette vague a grossi en belles embardées
Polyphonie vivante emplie d’humanité



Le 31/12/2022

UNE MAISON D’ÉDITION
UN ATELIER D’ARTISTE-S
UNE RUCHE
UNE BOUGIE QUI DANSE
MES PARENTS
LES 10000 LUTINS
UNE MAISON CHAUDE
UNE FLEURISTE MAGIQUE
UNE TANIÈRE
UNE ÉCOLE DOUÉE AU HAND
CHEMINÉE BRÛLANTE
UN ZOO GIGANTESQUE


Clignement de l’œil
comme une bougie qui danse
le ciel est un âtre

La cheminée bouge
sous les souffles pluvieux
la fumée frétille

Au printemps des fleurs
la ruche en effervescence
la vie papillonne

Aux redoux du sort
la vie sort de sa tanière
les bulles éclatent














La maison des lutins


Dans une maison chaude
Mille lutins dorment
Ils ont sommeil lourd

Pour rester en tanière
Une cheminée qui brûle
Un bouquet de fleurs géantes
Une bougie qui danse

Quand se réveilleront
Ils iront travailler
Dans leur ruche à joujoux
Dans leur bel atelier
De leurs mains fort habiles
Ils créeront des objets fantastiques, gigantesques
Des animaux de zoo
Mais sans barreaux ni cages
Des livres avec des pages qui tournent comme des moulins
Que les parents, le soir, ouvriront au passage

Dans cette maison chaude
Où l’on se sent si bien
Dix lutins ont ouvert une école spéciale
Pour apprendre aux enfants que le monde est marrant
On y rit à gorge déployée
On y dit des poèmes
On chante des refrains
On fait des tours de piste
On devient trapéziste
On voit le monde en grand

Ce sont ces lutins sages
Qu’il faut bien écouter
Ils connaissent les secrets
Veulent les partager
Même les grands peuvent venir
S’ils posent leur sérieux sur le pli de la porte