Cernée par la mer qui happe mon âme Je porte des seaux de sable, pas de came Je lance mon chant pour qu’il me rassure Dans les coins de peau, les moindres pliures Mes puissantes vocalises sont un appel urgent Pour porter sur le monde un regard indulgent Pour le droit à aimer Différemment Calmement
Loin des égoïsmes qui provoquent des vides dévastateurs Loin des angoisses perpétrées par les dictateurs Je veux respirer pleinement Comme un aigle puissant le ferait devant un lac placide Comme un voyageur sur un pont aux pieds solides Je veux des arbres flamboyants Des lits de plumes Couleurs agrumes Là, pour percer le bitume
Je rêve de bouches écarquillées À qui personne ne demande d’avouer Je rêve de rester droite même dans la tourmente D’emprunter la souplesse au chat de la chanson Pour porter sur mon dos les mots qui indiffèrent Les glisser discrètement sous les portes cochères Afin qu’ils soient cueillis et forment un bouquet Déployé fièrement au revers du veston