J’ai la mort au bord des lèvres Impossible désormais de tenir le crachoir De m’emplir l’estomac De discerner le tout dans le rien
J’ai la mort dans la bouche Elle colonise, elle fait souche Mes mains se couvrent de ratures Sans pouvoir retenir mes gestes
Je me tasse Inéluctablement Dans le nœud du lasso Je me sens lasse Lasse à verser dans le vide Ma page sans ressorts
Je fonds Littéralement Mes deux pieds à l’envers des raccords
À l’ombre du décor Viennent des questions Ai-je vécu toutes les aventures possibles ? Ai-je encore des fautes à expier ? Ai-je seulement touché les plaisirs rares ? Ai-je goûté pleinement les instants ?
Je n’ai pas de réponse Je rêve De vin dans le fond du gosier De pétoires De foutoirs De grands chambardements De peurs passées au hachoir
Je voudrais y croire Décider de surseoir De prendre encore le temps Alors, au bord du plongeoir J’attends