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Tibault VAGNULINS

Le bal (partie 1)

J'ai fait en ce dimanche de doux après-midi,
Dormant sous l'oeil discret d'un déhiscent soleil,
Un rêve qui m'a fait voir tous les monts et merveilles,
D'un temps que le progrès a à jamais banni.

Le Bal battait son plein, et en grande tenue,
Paraissaient les plus grands que ce monde ait connu.
Les beaux messieurs dansaient malgré la redingote,
Avec les demoiselles dont les bouclettes flottent.

Ils tournaient, ils dansaient, et buvaient à foison.
Les plus gais au banquet friands de la liqueur,
Grisés par le nectar, les dames, le violon,
Font leur fête dans la fête et ils chantent en coeur :

"Ô Marie-Madeleine, Ô Marie-Madelon,
"Enlève tes mitaines et montre donc tes... Quoi non ?!?"
Les autres les regardent et font mine d'être outrés,
Alors qu'à la taverne ils vont souvent "chanter".

Les jeunes filles bien coiffées et de bonne famille,
Bref toutes les nées coiffées et qui payent tout en mille,
Entrent dans la grand salle dans un moderato,
Et à leur vue Mozart devient piano piano.

Cette valse favorite qu'ils jouaient tout à l'heure,
Devient un menuet d'une indicible langueur,
Le violon veut crier, pleurer dans un accord,
Cet air triste, langoureux dans mon âme vie encore.

Mais on sait qu'il faut bien que jeunesse se passe,
Et les vaillants jeunes hommes d'en un geste audacieux,
Rapprochent leurs partenaires qu'ils serrent tout contre eu
Pour dans un vaillant geste embrasser les filles lasses.

Elles ont virevolté sur des rythmes endiablés,
Leur poitrine par l'effort a des sauts saccadés,
Elles ont compté " 3, 4..." avecque tant de rage,
Que leur coeur tumulte en dessous du corsage.

La danse un temps s'arrête, seul le piano joue,
Les dames et les coquettes vont chercher le repos,
Ils sont laissés entre eux leurs cavaliers fous,
Sur le point de goûter le miel de leur peau.

Après l'exaltation, les fastes de la fête,
On revient tout à coup aux discussions mondaines,
Ils vont biens les ragots autour des fontaines,
Tous avec joie y donnent : juges, marquises, prêtres !

Certains d'un ton moqueur entament les plaisanteries,
Plus personne n'écoute le clair quartette à cordes,
Ils s'agitent et remuent plus vivants qu'une horde,
Tout se monde raille, rit, dans un immense bruit.

Suite et fin dans Le bal (partie 2)