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Thomas FALLET

L'Ouroboros (1)

La névrose, le deuil, le plaisir, la tendresse,
De nos cœurs dépravés sont les fourbes serpents ;
Ainsi, persévérant dans une aveugle ivresse,
Notre masse putride est toujours en suspens.

De nos illusions la mendicité blême,
N’emprunte aux boniments qu’un stérile secours,
Et nos sens hébétés par la torpeur extrême,
Planent comme un essaim de rigoureux vautours.

Plus impuissante et soûle en ses acrimonies,
Notre froide parade aux piteux engouements,
Suffoque en rejouant ses mièvres symphonies,
Sous le fouet du délire et des maux infamants.

Comme un spasme avorté de précepte en précepte,
Chaque distraction d’opulence et d’orgueil,
Trahit en crevassant le front du pitre inepte,
De l’Abrutissement l’inévitable écueil !

Dans les grossiers climats subornant la fortune,
L’inquiète avarice en ses divers effets
Étalant sans répit leur bassesse importune,
Compte en stabilisant ses volages bienfaits !

Par la caducité de nos errances vaines,
Imprudemment vautré dans ses désirs rétifs,
L’égoïsme turpide en secouant ses chaînes,
Stimule l’aiguillon des scrupules plaintifs.

Pour briller à tout prix dans un siècle de boues,
L’imbécile Insolence empoignant son fourreau,
N’apporte entre l’excès de ses milliers de roues,
Qu’une tête de plus au panier du bourreau ! (...)