J'ai mal au temps ! Pourtant, cette douleur, Chant du cygne éphémère Qui s'échappe de mon cœur, M'assure que je suis las Mais que je suis vivant.
Et la fleur me consume. Le murmure de mon cœur résonne De ce morceau de moi dont je sens la présence, De cette putrescence à laquelle j'abandonne La brume du temps passé. La dégénérescence m'enivre, m'abreuve d'une sève empoison Et ses pétales moroses enveloppent mes sens. Mon âme oublie, mon corps s'abandonne L'histoire se résume.
J'ai peur à l'âme ! Pourtant, ces cauchemars, Glas des rêves d'antan Qui se fanent en mon être, M'assurent que s'il est tard Je suis encore présent.
Et la fleur m'enveloppe. Les spectres de ma raison vibrent De ces bribes de souvenirs que je promène en moi, De ces délires brumeux vers-qui s'échappent alors, Le fleuve de mes pensées. Cette suie lumineuse, m'envoute du charme des damnés, Poussière de vérité qui enracine ma foi. Mon âme sourit, mon corps est libre Et la folie galope.
J'ai faim de l'être ! Pourtant face au miroir, Sages désillusions Qui me donnent apparence, M'escortent dans le noir Me poussent vers l'avant.
Et la fleur me nourrit. Les vérités de sables s'enfouissent De ces inconvenances qui mènent à la raison, De ces sentiers perdus aux ors imaginés Un futur oublié. Et sa sincérité me plonge dans le brasier, Bucher des doutes et des prisons. Mes sens s'éveillent, mes larmes se réjouissent L'hier peut prendre vie.