Bruges
Les nuages se déchirent au dessus du beffroi.
Maisons rouges, maisons jaunes, les couleurs sont en joie.
La place Markt s'éveille au rythme des sonates
Chantées par la carillon, libérées des sons mats.
Et le soleil s'élève, ses rayons donnent vie,
A cette ville de passion, aux canaux endormis.
Les calèches s'ébranlent, sont briqués les bateaux,
La vie reprend ses droits au pas des chevaux.
Et mon coeur se serre, ma joie est immense,
Quand sur la place du Burg, doucement je m'avance.
Entourée de ces murs au passé envoûtant,
Je rêve à ces intigues, à ces Comtes flamands.
La fraîcheur me piquant, je ressers mon manteau.
Tranquillement je marche, enivrée de badauds.
Et chacun fait un songe sur cette ville paisible,
Regarde les dentellières affairées à leur fil.
Notre Dame, le Beffroi, ces deux tours nous dominent,
Font chavirer les âmes quand leurs courbes se dessinent.
Au long du Dijver, enfin les canaux s'animent,
La joie des enfants et leurs sourires, je devine.
Sur le pont Boniface, je regarde Gruuthuse,
Le soleil éclate et les oiseaux s'amusent.
Puis je rejoins Arents pour prendre repos,
Dans cette cour intime espionnée des bateaux.
Elle nous ouvre son coeur, nous offre son âme,
Cette cité ardente que le soleil enflamme.
Et je ferme les yeux, écoute le silence,
Comme un denrier aveu, une simple confidence.
