J’ai déchiré mon âme aux barbelés des Cieux, Pour t’avoir trop aimé, d’un amour licencieux, Dans le creux de tes mains, de tes seins, de tes reins, Et vénéré sans fin le fond de ton ravin.
Requête pour nos âmes damnées, Laissez-nous nous aimer en paix.
Dans le bouquet d’épines, s’amusent les rhynchotes, L’araignée Crabe attend, sur la fleur de carotte L’insecte inattentif qui sera trop gourmand. La Vie génère la Vie, et la Mort tout autant.
Requête pour nos âmes damnées, Laissez-nous nous manger en paix.
À chaque nouveau printemps, j’inonderai ma Belle, Tes charmes des senteurs du nectar des Ophrys, T’emmènerai sur Berce, pour qu’Éole nous unisse, Dans le balancement du songe universel.
Requête pour nos âmes damnées, Laissez-nous nous bercer en paix.
Qu’importent le lieu et l’heure, où la faux couche le blé, Il n’est de si grand malheur qu’un baiser n’ait ôté. J’irai sur ta grande Ourse, effeuiller l’églantine, Puis déposerai ma fourche, sans outrance malouine.
Requête pour nos âmes damnées, Laissez-nous nous quitter en paix.
