D’abord, il y a celle que tout le monde voit, La princesse rebelle aux courbures à tomber. J’ensorcèle les mâles pour combler mes pourquoi, Accordant aux vainqueurs un espoir simulé.
Ensuite, il y a celle que l’on voudrait tuer, La maman raisonnable qui dit « non » à la pluie. Je m’en vais faire les courses, adorer mon métier, Déversant en silence quelques gouttes de ma vie.
Bien sûr, il y a celle qui veut tout oublier, Le passé, l’avenir, les présents innocents. Je me plais dans la fuite de plusieurs amitiés, Étouffant sans remords les cris de mes enfants.
Heureusement, il y a celle qui rayonne de beauté, L’imparfaite douceur arrosée de douleur. Je me trompe, pleine de doutes, poursuivant ma lancée Sur la route glissante parsemée de bonheurs.
Hélas, il y a celle qui souhaiterait en finir, La connasse égoïste terrassée par sa foi. J’escalade un balcon pour gommer l’avenir D’une vie sans lumière, sans amour, et sans toi.
Puis enfin, il y a celle qui refuse tout ça, La plus sage d’entre nous, le berger de mon âme. Je l’écoute quelquefois me chanter ses faux pas Délivrant d’un seul geste ma nature de femme.
