Avant-hier, j’ai croisé le sourire d’un caillou, Plus beau et plus sincère que n’importe quelle ivresse. J’entends encore sa peau me sucrer de mots doux : Des mots simples et humides travestis en caresses.
Avant-hier, j’ai pleuré l’enterrement d’un fidèle, Plus grand et plus joli que n’importe quelle douleur. Je sens encore ses yeux m’annoncer la nouvelle : Une morsure dans le ventre qui raconte le malheur.
Avant-hier, j’ai chanté sous l’envol d’un mouton, Plus souple et plus charmant que n’importe quelle naissance. Je vois encore ma voix déguster sa chanson : Une raison d’égarer le chemin du silence.
Avant-hier, j’ai trouvé le costume de mon âme, Plus triste et plus joyeux que n’importe quel décor. Je me mélange encore aux courbures de ses flammes : Enfin cette liberté de faire peur à la mort.
Aujourd’hui, je m’écris un passage de ma vie, Plus court et plus puissant que toutes mes vérités. Je m’offre donc ce poème comme seul ressenti D’être là, sur cette terre, pour cueillir la beauté.
