Les amoureux
Ça se rencontre à l'aveuglette,
ça fait des films dans sa tête,
ça se maquille le sourire,
c'est rendez vous dans le désir.
Ça déshabille la pudeur,
ça se rassure quand ça fait peur,
ça s'abandonne dans le cou,
et puis soudain ça devient flou.
Ça se caresse du bout des doigts,
et ça frissonne de haut en bas,
ça se mélange la sueur,
c'est une promesse dans le cœur.
Ça rit en grand comme un enfant,
c'est la tendresse qui surprend,
ça réfléchit avec les yeux,
ça joue aux petits amoureux.
Ça se demande un peu pourquoi,
ça se réchauffe quand il fait froid,
ça se projette un autre jour,
Ça croit encore au grand Amour.
Ça se dispute et ça pardonne,
ça se cajole et ça fusionne,
ça s'exaspère quand ça ronfle,
c'est merveilleux... Le ventre gonfle.
Ça s'organise comme on peut,
ça fait en sorte d'être heureux,
ça téléphone à ses amis,
c'est dommage ils sont tous partis.
Ça voudrait prendre des vacances,
ça regrette son innocence,
ça prend ses marques « Maman, Papa »,
ça ne vit presque que pour ça.
Ça se rappelle d'il y a dix ans,
c'est la chanson des vieux amants,
ça se débat pour aller mieux,
ça dit : « Salut les amoureux ».
Ça se trahit au coin d'un lit,
Ça cherche où est passée sa vie,
et c'est le temps qui accélère,
ça voudrait faire machine arrière.
Ça fait le deuil des certitudes,
ça se méfie des habitudes,
ça se convainc que finalement
c'est l'heure d'apprécier le présent.
Ça fait le bilan (comme on dit),
c'est satisfait de l'accompli,
ça aime encore, différemment,
ça décompte les jours restants.
Ça brille un peu moins que la veille,
ça se rapproche du sommeil,
ça dit adieu au monde entier,
c'est un repos bien mérité.
