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Sylvain BERNON

Le vent se lève

Chimères dans le vent d’un janvier nouveauté,
Devant quelques cimetières, une année dépassée,
Des souvenirs à la pelle, la naissance d’une souris,
Une souris qui devine lorsqu’elle me sourit
Que la joie et la peine se consolent l’autre l’une
Sous l’arbre du chacun, le manteau de chacune,
A sa place, bien rangée, derrière quatre ou cinq pleurs
Ou bien juste à côté, au côté du bonheur,
Circulant sereinement son regard qui dévore
Contre le crépuscule, elle en demande encore :
« Encore, encore papa ! Fais-moi rire et pleurer !
Et n’arrête jamais, surtout pas, de m’aimer. »

Si l’amour n’est pas sage, alors que le vent laisse
Caresser ses petits doigts jusque dans mes caresses,
Et si le temps détruit la blancheur de l’enfance
Qu’il se rende malgré tout à cette seule évidence :
La beauté des couleurs se marie dans le noir,
Une chance pour ceux qui ont perdu espoir,
Il n’est d’autres chemins que celui où le froid
Se réchauffe au contact de celui qui s’en va
Vagabonder la terre de sa douce poésie,
Mettre un peu de poussière au fond de l’infini
Pour tuer, de ses griffes, la sagesse d’une morale
Qui veut que tout soit bien, ou bien que tout soit mal.

C’est assez d’expliquer aux oreilles inutiles
Les propos de l’adulte qui se tient sur un fil,
Comme si cette souris n’existait que pour être
Un futur automate, pur produit de l’ancêtre.
C’est assez de montrer aux regards inflexibles
Que les lignes de la main ne parcourent aucune Bible,
Ne traversent ni la tête ni même le radeau
De ces petits exploits qui nous collent à l’égo.
C’est ainsi que le vent apporte nouveauté
Dans les bras déjà libres d’un vieux mois de janvier,
Où la peur se conjugue un peu trop au présent,
Oubliant avec elle, le regard de l’enfant.