Il y a cette femme à moitié dans sa vie, Escortant sa douleur jusqu’au bout d’un tunnel Où l’amour, l’amitié à nouveau réunis, Discutent passivement de leur fin immortelle.
Et il souffre silencieux en son âme généreuse, Accusé par cette gueule qui épouse son reflet. Deux trois mots pour sourire à sa peur mélodieuse : « Tout va bien, mon pierrot, écoute ta beauté. »
Il y a ses amis, oubliés du présent, Souvenirs orphelins d’un futur déjà mort. Coupable de ses vertus, il regarde les absents D’un printemps innocent où les fleurs décolorent.
Et il pleure ce chemin déguisé en impasse, Téléphone endormi par d’anciens numéros. Deux trois mots pour voguer avec lui sur la glace : « Tout va bien, mon pierrot, embrasse ton radeau. »
Il y a ce duo qui noircit son esprit, Chers collègues noyés dans une triste assurance, Mélangeant certitudes et amour du conflit, Habités par l’espoir de chasser sa Florence.
Et il hurle plein de rage cette haine amoureuse, Merveilleux chant d’un cygne sur le point d’imploser. Deux trois mots pour chanter sa colère harmonieuse : « Tout va bien, mon pierrot, défends ton amitié. »
Pour vider ce trop plein, je ne dois pas m’oublier, Je fais partie de lui comme il rayonne en moi. Partageant les souffrances, les moments de clarté, A l’abri sous son aile, je respire mes pourquoi.
Et j’écris à sa place la fin de ce poème Pour confier à mon ami ô combien il me donne. Deux trois mots solidaires à la source du problème : « Mon pierrot, pour souffrir, je n’ai besoin de personne… »
