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Sylvain BERNON

Cet instant…

J’ai en moi cet instant qui ne cesse de couler :
Toi et moi enlacés au milieu d’une rivière,
La beauté d’une femme qui voulait contrôler,
Les battements de son cœur que la vie accélère.

Lutter, toujours lutter, pleurer, encore pleurer,
La tête dans les genoux, le sourire endormi,
Aimer, toujours aimer, garder et puis laisser
Son amour s’échapper au matin de la nuit.

Reste alors sur ses lèvres le plus doux des poisons,
Souvenir d’une larme libérée dans l’alcool.
Elle demande le droit de cracher les questions,
D’un avenir sans réponse, d’un présent sans boussole.

Et moi je la regarde, comme un con impuissant,
Incapable de verser une lueur de quiétude.
Le ventre retourné, je recule en avant,
Confiant ma lâcheté à sa seule solitude.

Mais putain que c’est dur de lui dire que je l’aime,
De le vivre à moitié, d’être là, puis partir
Sur les traces rassurantes d’une vie sans poème,
Dans la tête d’un menteur qui refuse de mentir.

Qu’elle me jette, qu’elle me brise, je veux être sa victime
Qu’elle me garde jusqu’au bout de cette histoire sans fin !
J’ai peur que son sourire, à ma plume, ne s’abîme.
J’ai peur de n’être pour elle que blessures et chagrin.

Comment font-ils, les autres, pour ne pas succomber
A l’envie d’enjamber la barrière du silence ?
Toi et moi, c’est écrit, on est fait pour gommer
La nature illusoire de l’amour sans violence.