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Sylvain BERNON

A mon amour

On m’accuse d’écrire les plus tristes douleurs,
De zapper les sourires, les instants de salut,
A moi donc de tromper ces putains de menteurs,
Ce poème est pour toi, mon amour absolu.

Avant de me vider, je voudrais que tu saches
Qu’ils ont presque raison de médire sur mon âme,
C’est pas facile pour moi d’arrêter d’être lâche,
De jeter trois quatrains sans faire naître le drame.

C’est parti, je commence, prépare-toi à surfer
Sur les lignes d’un aveu qui honore le bonheur.
Pas d’orage soudain, ni de barque coulée,
Juste une vague célébrant le mariage de deux cœurs.

Deux cœurs perdus dans le lointain,
Cherchant le ciel pour expulser
Ce trop d’amour, ce mieux sans bien,
Cette sirène au chant muet.

Et c’est en toi que j’ai trouvé
L’être parfait aux milles défauts.
L’essence même de la beauté,
Le dictionnaire de tous mes maux.

Pardon, je sais, j’avais promis
De cacher l’ombre de ma flamme.
Tu es le vent de ma folie,
La raison d’être de mon âme.

Quand je frissonne, quand je décolle,
Lorsque le jour devient la nuit,
Dans ton odeur, plus de boussole,
Dans mes silences, enfin les cris.

Et puis arrive notre moment,
Dans ce grand lit sans habitude.
Je te regarde, tu m’aimes autant :
La plus jolie des certitudes.

Ferme les yeux, apaise-toi,
Dans notre monde sans chagrin.
Entends mes bras te dire tout bas :
« Tu trouves pas qu’on est trop bien ? »