J’ai chassé de ta lèvre une mouche aux yeux d’or. Elle osait aspirer l’humide transparence De rêves parfumés aux baumes de jouvence : Vers des sucs opalins elle a pris son essor…
O ce ravissement où ton être s’éveille ! Sous ma caresse ailée a jailli le bonheur : Alléluias de l’âme ou triomphe du cœur, Doux chants harmonieux au creux de mon oreille. nbsp; Ton regard est mon lac, et tes cils, mes roseaux ; Sa profondeur a des remous noirs où je plonge ; J’esquisse sur ton corps le souvenir d’un songe, En cueillant tes soupirs aux trilles des oiseaux.
Je ne puis concevoir lorsque l’ardeur rayonne Sur nos sentiers herbeux, en nos cieux grands ouverts, Nos arpèges muets quand frémissent nos chairs, Nos silences obscurs où l’Amour papillonne.
De quelque astre lointain ruisselle le plaisir… Dans l’occulte jardin où notre œuvre s’achève, Des pavots d’Orient tout gorgés de ta sève, Eclateront en gerbe au ferment du désir.
