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Steven LEROY

L'Amphore

Alors que j'attendais sur un banc, la mort,
A grands coups de pourquoi,
Des arbres s'ennuyaient,se balançant régulièrement
De gauche à droite puis de droite à gauche.
Le vent s'esclaffait de ce ridicule cinéma;
Spectateur et acteur,
Il donnait de violents coups de pied
Aux géants du parc.
Le combat des titans ne choquait personne,
On est habitué à ces jeux enfantins.
On voit sans regarder, on entend sans écouter.
Quels murmures sombres subit-on?

Alors que j'attendais sur un banc, la mort,
A grands coups de pourquoi,
Des hommes chantaient, des femmes dansaient,
Certains buvaient, d'autres criaient,
Certains s'aimaient et s'embrassaient.
D'autres crevaient.
Mais ceux qui vivaient,
Avaient quelque affaire en cours,
Quelque occupation,
Quelque remords ou sentiment,
Quelque souci, quelque envie,
Mais tous attendaient où qu'ils soient,
Quoi qu'ils fassent,
La mort.

Alors que j'attendais sur un banc, la mort,
A grands coups de pourquoi,
Les livres de maths se vidaient.
Tous les axiomes se disputaient
Et puis bientôt, s'entretuaient;
Les théorèmes orphelins pleuraient
Leurs pères assassinés.
Les orphelins crièrent vengeance;
Ce fut la fin d'un grand Empire.

Alors que j'attendais sur un banc, la mort,
A grands coups de pourquoi,
Je vis une danse d'enfants.
J'attendais encore mais je ne savais plus pourquoi.