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Stanislas ANTOINE

Apaisement

Telle la Grande Faucheuse, elle me prit la main,
M'emmenant loin,
Très loin...

En un lieu où la seule sérénité avait place.
Comment lutter contre cette grisante euphorie
Se répandant dans tout mon être

Qui n'aspirait pourtant qu'à son apaisante présence,
Qu'à la douce lumière de son regard,
Qu'à ses mots rassurants,
Qu'à elle

Comment aurais-je seulement pu être conscient
De l'illusion dans laquelle
Je me trouvais plongé ?

Et même si mon âme s'interrogeait déjà
Sur la tourmente qui ravageait mon cœur
Et même si mon instinct la pressentait déjà
Autre que ce que je voulais la voir
Une partie de moi préférait l'aveuglement

Je ne voulais pas y croire,
Pas même y songer,
Ne rien voir...

Peu à peu cependant mes yeux s'entrouvrent,
Et la vérité frappe à ma porte.
Le barrage de l'illusion cède,
La clairvoyance inonde ma conscience
Me noyant cœur et âme

Ah ! Qu'il est aisé de tirer un voile d'ignorance
Préservant le monde des apparences
Mais qu'elle est lourde la chute vertigineuse,
Qu'il est sourd le bruit de mon rêve se heurtant au néant,
Et combien profond mon désarroi
Quand je reconnais la réalité.

Je la croyait déesse
Elle est juste bouton de femme
Après tout...