Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Soukaïna BELHAJ

Entre les deux moitiés d’une orange

Tandis que l’aurore amorce sa percée
Le calice perlé de mon amertume,
Débordant de mes illusions brisées
Se recouvre d’une délicate écume
Ecume salée de pleurs que je n’assume.
La lumière du soleil m’éblouit
Assassinant mon cœur évanoui,
Et sa chaleur n’est que brûlure intense
Car dans les creux de mon âme enfouie
Il peine à couvrir le cri du silence.
Et tandis que dans mon lit allongée
Je me noie dans mon calice destructeur,
Faite de chutes de rêves rapiécées
Je me recueille dans mon songe passé
Pleinement de cette douleur enivrée,
M’enlisant dans mon songe qui est mort
(Son cadavre sur mon lit est chaud encore)
Détaché de mon cœur froid, sa potence,
Même drapé dans le linceul de mon corps
Il peine à couvrir le cri du silence.
Et quand le soir tombe sur mon âme ombrée
Je sombre, d’angoisses me désaltérant,
Car du calice coule le liquide ambré
Lui qui réchauffe depuis si longtemps
Et absorbe mon réel si navrant…
Chaque soir vient à moi une large esquisse
De ma vie d’antan et de ses délices,
Peu s’en faut que ne me quitte ma démence
Car trop peu profond dans mon cœur-calice
Elle peine à couvrir le cri du silence.

Princesse aux couleurs d’or, soir après soir
M’abreuve de ta douce source de désespoir
Tu n’es que la preuve de mon existence
Et tant mieux, pourvu que pour moi, jamais
Tu ne peines à couvrir le cri du silence.