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Sibiril SIMON

Les serpents

Il était une fois un oiseau au grand cœur.
Le poussin à peine né, vola vers la vie.
Il croyait encore naïvement au bonheur,
Continuait de voir le bien autour de lui.

Il n'avait pas fait plus de cent pas que déjà
Se jetèrent sur lui la peur et la douleur,
Baisers de vipère, caresses d'anaconda,
Il ne resta de lui qu'une plaie et quelques pleurs.

C'est de peu que l'innocent oiseau survécut,
De ses griffures, de ses brûlures, de ses blessures.
A torrent, dans son âme et son cœur, il a plu.
Lessivant de cette eau salée l'être si pur.

Il dut se reconstruire dans ce milieu de fourbes,
Où la gentillesse en permanence s'embourbe,
Apprenant, sans répit, de tous ces gens, les modes,
Surpassant plus de l'un d'eux, en matière de code.

Il riait de nouveau, rayonnant tel un dieu,
Sûr de lui comme un sage, fier de lui comme un preux.
Saluant les couleuvres, d'un air bien amical,
Souriant aux boas, flattant chaque crotale.

Ah ! Qu'il était à l'aise, on aurait dit un roi !
Ne connaissant la peur de connaître l'effroi.
Souverain de la plus étrange des basses cours,
Du panier de crabes, elle avait tous les atours.

Pendant ce temps, notre oiseau changea réellement.
Ses belles plumes blanches, durcissant verdissant,
Son bec décoloré, finit même par tomber,
Dévoilant clairement, deux crocs bien acérés.

Si pour vivre heureux au milieu de ces serpents,
Votre seule défense est d'être un attaquant,
Prenez garde à ne pas rapidement devenir,
Ce que je décrirais comme ce qu'il y a de pire.

Aux serpents je conseille seulement le miroir,
Aux moutons rien de moins qu'aller à l'abattoir.