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Sara AVLIS

Temps qui passe: L'oubli

Certaines petites promesses coexistent et s’oublient,
Elles retombent dans cet infini
Patiemment distillé dans les secondes
Que le temps distend et dilue inlassablement.
Je regarde tourner mon monde,
Je ne compte plus les heures ni les jours,
Je regarde juste s’envoler ces secondes
Pleines de promesses, douces étreintes infécondes
Que j’aurais aimé qu’on ne me fasse,
Jamais,
Puis elles tracent un chemin
Comme celui de ma douce hérésie
Qui allait du creux de son cœur au cœur de sa main,
Partie un matin de janvier sur un voilier.
Face à la mer je la vois,
Elle divague dans les vagues là où son âme erre,
Elle avale l’amer et c’est moi qui bois la tasse, noyée
Avalée par son oubli.
La tristesse n’a que faire de nos lendemains de paresse,
Elle n’a de cesse de ressasser les « et si »
Et ne compte plus les plumes qu’on laisse
En luxures et autres perditions.
La tristesse pose cette question
Sans nom
Que l’on se murmure quand l'on se perd
En impostures les quatre fers à l’air,
On sait bien que l’on fout son cœur en l’air,
Mais après tout on recherche tous un peu de tendresse
Pour tromper cette foutue tristesse que la vie nous laisse.
De mon rien il disait en faire un tout
Qui à force d’espoirs illusoires et de songes
Est devenu mon « tant » où j’ai tout perdu,
Même mon temps qui ne reviendra plus.
De mon « tant » j’en ai fait des liasses
De papier que j’encre à travers le temps qui passe
Et que j’amasse.
Elles sont devenues à force de mensonges
Une peau dont j’habille mon chagrin,
Chagrin qui m’inspire à chaque fois
Que je crois respirer son air
Depuis j’écris en déshabillant mes vers
Pour ancrer ses mirages et oublier ses visages.
De mon chagrin j’en ferai une liesse
Qui à force d’ivresse
Deviendra un divin que je garderai jalousement,
On essaiera de le deviner mais je nierai farouchement.
Je le cacherai comme on cache aux yeux des autres,
Son bonheur pour le vivre vraiment.
Ses autres me verront aller seule,
Esseulée moi la larguée par le vent,
En allant chercher mon divin j'irai seule
Mais j'irai gaiement
De la fumée sous mes pieds, des pavés de mots plein la tête.
De la tristesse devenu mon tout,
J’en ferai un jour un rien dont je verrai le bout,
Bout-rimé qui se promène entre mes lignes
Et qui ne rime de toute façon à rien.
Je ne suis plus en quête de mon "tant" aspiré par le temps