Vos
poèmes

que ne t'ai-je connu plus tôt,
avant ce temps de maintenant,
avant ces vacillations et ces mots,
qui ont voilé mes yeux d'enfant.

avant que ne tombe la pluie,
sur les pavés de mon errance.
que mes rêves soient engloutis,
à coup de larmes et d'impatience.

avant que la neige s’installe.
que les rides tracent leur cours.
que sur ma peau un peut trop pale,
s'écrive la peine des jours.

tu vois, j'aurais tenu ta main,
dans tes yeux j'aurais mis mes yeux.
et en inventant des demains,
nous aurions vécu mille feux.

j'aurais pris ton cœur et ton corps.
je t'aurais promis des richesses.
j'aurais déniché des trésors.
j'aurais vaincu des forteresses.

j'aurais parcouru des mers,
à te rechercher milles merveilles.
et même en plein cœur de l'hiver,
j'aurais inventé des soleils.

et puis un jour tout simplement,
à l'ombre de notre mémoire,
cette chanson des vieux amants,
aurait illuminé nos soirs.

le temps nous emporte déjà,
mais je peux bien te l'avouer,
c'est encore dans tes bras,
que me vient cette envie d'aimer.