j'ai perdu ton parfum, il était fait de vagues, de senteurs arrachées au royaume des Dieux. il est parti un jour dans ce flot qui divague poussé par la fureur, la colère, et le feu.
j'ai perdu ta tendresse, elle était de mystère. dans ces gestes secrets que l'on fait tous les jours. elle m'a laissé là, je rode solitaire attendant de toi un improbable retour.
j'ai perdu ton regard, il était bienveillant. comme ces mains tendus pour bercer un enfant. il n'est plus désormais qu'un fantôme qui danse sur le champs dévasté des délices d'antan.
j'ai perdu ma raison, elle était si fragile, vacillante sous le bât qu'impose la douleur. elle a fait de mon cœur un esclave docile qui subit impuissant les regrets et les peurs.
j'ai tant et tant perdu, mais j'ose encore y croire. l’hirondelle revient à la belle saison. les héros, à la fin survive à l'histoire. renaissent les bleuets, même après la moisson.
