Elle avance immobile à en croire que rôde Celui qui lui ôta sa parure émeraude Considère sa peau roussie par les soleils Qu'offre aux jours écourtés l’automne long qui veille Admire comme ondoie sa chevelure où vont Ces regrettés parfums qu'aujourd'hui nous buvons Contemple de l'amour ce qui vient en dernier Lorsque orange le fruit tombe aux mandariniers Écoute entends chuter le soir dans ses jardins Ses joyaux rougeoyants dans ces bruits de coussins Vois quand se déshabille et se vêt de peignoirs Celle qui se maquille et de rouge et de noir Regarde au moins sa robe au sol abandonnée N’y distingues-tu pas les vents tourbillonner Gémissant sans se plaindre ah ! Que ne ressent-elle A quel point même nue elle est restée tant belle Vois-tu du papillon la folie les couleurs L'éphémère et l'immense en son aile sans sœur Désarçonnée sans fleurs ployant aux nuits sans pluies Elle erre misérable où tout avait tant lui Le silence s’avance on attend qu’il l’enserre Lui seul est à savoir cette heure qu’elle espère O femme qui vieillis O toi forêt d’octobre N’es-tu plus visitée que par l’eau ou l’opprobre Reviendra-t-il jamais ce moment qui promet Après le foudroiement la paix sur tes sommets A quoi bon des galops l’innombrable promesse Je t’observe à l’arrêt tandis que rien ne cesse Mais puisqu'il faut que meure ou qu’aille aérien Ton rêve que blanchit cet autre hiver qui vient Toi celle qui partout a tout multiplié Dessille-moi les yeux pour qu’aux jours oubliés Lorsque j’aurai bien moins d'ouvrages que d'aiguilles Sur toi j’aille garder les yeux qui s’écarquillent Et conservant au cœur ton monstrueux espoir J’ose aussi désirer que chancisse ma gloire