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Sébastien BROUCKE

O femme qui vieillis, O toi forêt d’octobre

Elle avance
immobile
à en croire que rôde
Celui qui lui ôta sa parure émeraude
Considère sa peau roussie par les soleils
Qu'offre aux jours écourtés l’automne long qui veille
Admire comme ondoie sa chevelure où vont
Ces regrettés parfums qu'aujourd'hui nous buvons
Contemple de l'amour ce qui vient en dernier
Lorsque orange le fruit tombe aux mandariniers
Écoute
entends chuter
le soir
dans ses jardins
Ses joyaux rougeoyants dans ces bruits de coussins
Vois quand se déshabille et se vêt de peignoirs
Celle qui se maquille et de rouge et de noir
Regarde au moins sa robe au sol abandonnée
N’y distingues-tu pas les vents tourbillonner
Gémissant sans se plaindre
ah !
Que ne ressent-elle
A quel point
même nue
elle est restée tant belle
Vois-tu du papillon
la folie
les couleurs
L'éphémère et l'immense en son aile sans sœur
Désarçonnée
sans fleurs
ployant aux nuits sans pluies
Elle erre misérable où tout avait tant lui
Le silence s’avance
on attend qu’il l’enserre
Lui seul est à savoir cette heure qu’elle espère
O femme qui vieillis
O toi forêt d’octobre
N’es-tu plus visitée que par l’eau ou l’opprobre
Reviendra-t-il jamais ce moment qui promet
Après le foudroiement la paix sur tes sommets
A quoi bon des galops l’innombrable promesse
Je t’observe à l’arrêt tandis que rien ne cesse
Mais puisqu'il faut que meure ou qu’aille aérien
Ton rêve que blanchit cet autre hiver qui vient
Toi celle qui partout a tout multiplié
Dessille-moi les yeux pour qu’aux jours oubliés
Lorsque j’aurai bien moins d'ouvrages que d'aiguilles
Sur toi j’aille garder les yeux qui s’écarquillent
Et conservant au cœur ton monstrueux espoir
J’ose aussi désirer que chancisse ma gloire