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Sébastien BROUCKE

Ne pleure pas, c’est un garçon…

L’ombre s’éloigne, ou fuit, du cœur des bois qui craquent ;
La montagne au lointain prend ses teintes de miel,
Et se réfléchissant en morceaux sur le lac,
Croit voir en ses reflets des astres loin du ciel.
 
Que sont donc ces lueurs, des abeilles, des perles,
Serait-ce sur l’étang des éclats de soleil ?
A l’aube qui renaît répond le cri d’un merle,
Et le monde en ses chants sort de son long sommeil.
 
Oui, partout les flambeaux d’un jour nouveau se lèvent,
Mon regard brûle même aux feux des gouttes d’eau !
Le sang pulse en mon corps comme aux arbres la sève,
Et mes mains vont aux cieux comme la branche aux flots.
 
Les sommets enneigés poussent de grands silences,
Une aurore orangée accouche d'un matin,
Seule, j’entends ses cris dans l’univers immense,
Les mêmes qui sans moi retentiront demain…
 
Tout tempête alentour, mais qu’entend-on qui tonne,
Ce hurlement de vie ne blesse que les yeux,
Les tympans sont intacts, seuls tes regards s’étonnent,
De la couleur que l’aube ose tomber des cieux !
 
Affamée de beauté, assoiffée de tendresse,
J’étreins dedans mon cœur cette heure qui flamboie,
Et montant vers l’azur comme une fleur se dresse,
Dévorant la fraicheur, à nos larmes je bois !
 
Des nuages légers tout empreints de dentelles,
M’ouvrent dedans le ciel des ombrelles à l’âme,
J’ai la même pâleur dans le cœur qui ruisselle,
Et je tremble en frôlant ces nues qui me réclament...
 
Sa peau verra le sable où sa mère aura lui,
Je resterai bien vague, un souvenir d’envie,
Vois, déjà je m’éteins quand tout s’allume en lui,
Mais c’est en la quittant que je donne la vie…