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Sébastien BROUCKE

Mise à vie



Comme la force est robe aux bêtes andalouses,
Que leur sang, en tombant, teinte leur mort de gloire,
Mes yeux piqués du bleu que le ciel te jalouse,
Trouvaient dessous ses coups leur unique victoire !

Rêvant de retourner dans ce pays qu’ils cherchent,
Où l’ombre des taureaux va tressautante et leste,
Se détournant parfois des sommets où je perche,
Ma pensée s’en retourne aux arènes agrestes…

Et là, terrible, seul, calme, impressionnant,
Revêtu des couleurs qu’un vœu teinte d’espoir,
En habits de lumière et sans les cris des bancs,
Un matin courageux se laisse apercevoir.

Une armée d’oliviers chasse l’obscurité,
La lumière apparaît dans la ganaderia,
Tout semble se suspendre où tout s’est arrêté,
Le silence à nouveau, c’est tout ce qu’il y a.

A d’autres ce moment semblerait ridicule,
Un cénotaphe encor dressé dessous les cieux,
Mais de nos coruscants et longs conciliabules,
Il me revient de nous ce qu’en désirait Dieu.

Quand mon herbe luttait avec tes marguerites,
Allongés dans les prés où le temps passait doux,
Au présent de nous deux, moi petit, toi petite,
Les monstres éloignés, nos âmes paissaient tout.

Comme la joie d’un chant bondirait sur des branches,
Je posais mon sommeil juste à côté du tien,
Les oiseaux sifflotant le clouaient dans leurs planches,
Et déjà j’oublierai que ton cœur s’en souvient !

Celui qu’autant que moi tu voulais le plus beau,
Mêle mon inquiétude à ton ataraxie,
Mais d’un coucher de rire aux soleils en morceaux,
Notre amour éloigné m’est resté galaxie !