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Sébastien BROUCKE

Excessif


Loin des mots violents, des crises passionnelles,

Des dons empoisonnés des amours exclusives,

J’aimerais quelques fois que les délires charnels

Ôtent à nos transports leurs langueurs excessives ;



Abandonnant la grotte où naquirent nos pères,

Je voudrais que m’aveugle un ciel où tout commence…

Ah, découvrir en toi ce dangereux repaire,

Que nos mains creuseraient aux flancs de l’imprudence.



Je veux souffrir, j’avoue, mais d’éblouissements ;

Que ta peau me devienne enfin comme la nue,

Et que mon œil s’entrouvre au moindre bruissement

De ton âme apeurée par nos corps dévêtus.



Périr un peu plus tôt, mais vivre hors du tombeau !

Goûter à la folie en l’arrosant d’ivresse,

Entremêlant nos doigts, effleurer l’écheveau

De nos cheveux fondus dans une même tresse.



Ridicule bien plus qu’un arbre sans écorce,

N’avoir plus désormais que l’absence à maudire ;

Être au monde, à ses lois, cette effarante entorse,

Que de n’éprouver pas la crainte de mourir…



Habituer nos yeux à d’autres lendemains ;

Déchiffrant les sommets cachés en nos campagnes,

Contempler chaque ciel où se mire un jardin,

Et monter jusqu’à Dieu sans gravir de montagnes !



N’être rien d’interdit mais être seulement

Un morceau d’étonnant dans un passé splendide,

Un rêve corrigé où l’on prendrait d’Adam,

Un peu plus de l’oiseau qu’un bout de cage vide.



Jeux d’artifice, fête, aux plafonds des lampions,

Ta morsure à mon cou et ta chair dans ma bouche,

Que l’amour sublimant l’offrande en communion,

Apaise enfin la faim à nos lèvres farouches.



Plaisir ! Plaisir ! Grand lierre enlaçant le bonheur !

Toi qui n’étouffes pas, ose ! Va ! Colorie !

Et dans un flot d’extase entrassouvie d’ardeur,

Monte-nous vers ce ciel où tend tout ce qui vit…