Fier impassible bucolique Ivre de pluie voire alcoolique Perpendiculaire à des cieux Qui scintillaient moins que tes yeux J’écrivais n’ayant rien à dire Des mots que tu n’irais pas lire
De tout je dévoyais le sens D’un rien j’inventais des romances Fixant la campagne assoupie L'éclairant de vers sans répit La rime en moi réverbérait La vie comme je l’espérais
Si l’herbe s’offrait en pâture Aux fleurs couchées sur la verdure Si les branches tendaient leurs mains Vers l’azur et le lendemain Mes doigts qui s’approchaient des arbres Ne pensaient qu'à leurs pieds de marbre
Je versifiais en mots d'amour Ces mots qu'on disait tous les jours Mais je n'en parlais qu'à mon cœur Les poètes sont des semeurs D'étoiles colorées de rimes Ne luisant qu'à ceux qui les priment
Bien tôt revenait le soir sombre Il adorait grandir les ombres Courant sur les sentes anciennes J’aimais voir s’allonger la mienne Moqueur le soleil tombait donc Comme une hache au tronc qu’on tronque
Ignorant le jour qui s’éloigne Je m’avançais vers ma compagne Le ciel paissait des bœufs des chèvres Heureux ravis les près aux lèvres Moi sur les tiennes rouges braises J’irais framboise mûre fraise