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Roland REUMOND

D’où viennent les rires et où vont-ils ?


Savez-vous d’où viennent les rires et où ils vont aux nœuds
Quand passent les anges, les bretelles en bataille ?
Savez-vous rire à voiles déployées
Comme rient les enfants les simples les petits ?

Les rires des enfants vont tous à l’école
Je les ai entendus aux méandres des couloirs
Au jardin dans la rue aux heures de promenade
Au préau par milliers ils se lèvent très tôt

On raconte qu’ils se nichent dans le fond des placards
Ou bien se cachent-ils timides dans les poches
De cartables en sacoches que l’on porte plein le dos
Visibles dans les trousseaux aux heures de pleine lune

Ils s’y nichent tous nus vêtus de porte-plume
Une rumeur d’étoiles au grand tapage des anges
Parle de taille-crayons qui se goinfrent de bois
Et de rires enfantins qui chatouillent la nuit

Pour faire rire les saints aux coins du Paradis
Les rires se nourrissent de gommes rose bonbon
Au parfum de vanille pour effacer l’ennui
Ils plaisantent de tout au printemps de la vie

Car les rires s’amusent de crayons colorés
Et de boîte à trésors comme de beaux coquillages
Pour dessiner la vie la joie et la nature
Donnant des crampes aux côtes à la barbe des profs

Les rires sont pots de colle qui vous tiennent par le nez
Marqueurs indélébiles ils vous marquent pour toujours

Entre la collation et quelques berlingots
Aux saveurs exquises que l’enfance sait saisir
Les boîtes à tartines sont pleines de fous rires
Et les yeux pétillants de mille amusements
Quand on mange à bouche pleine le ciel est sur la langue
Les blagues de Toto et les gros mots salés
Ont comme goût l’interdit et la couleur du miel

Dans les cours de récré les chahuts véhiculent
D’anciens jeux et l’écho de lointains rires
D’élèves fantômes d’écoliers de jadis
Collégiens lycéens trop vieux pour être là

Potaches aux souvenirs nostalgiques d’ici
Qui hantent jour et nuit les classes et les ardoises
Même que les tableaux noirs se vantent
D’être les témoins de rires qu’aucune éponge
N’a jamais su effacer

Entre le globe terrestre et l’oiseau empaillé
Montent rires et pleurs des élèves punis
Eux qu’on a trop dressés dans des moules rigides
Et que l’on a élevés au nom de « la Raison »
Sans espace pour le rêve et pour la déraison
À la latte de bois ou même à coups d'équerre
Et autres rapporteurs sur la tête et les doigts