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Roger VIDAL

VEL D’HIV

En venant parmi vous j’ai croisé un regard
C’est dans un film français, l’image récidive,
Il vient et puis s’en va et revient par hasard…
L’inhumain souvenir d’une rafle au Vel d’hiv’.

C’est dans un film français, l’image récidive
Il vient et puis s’en va et puis revient têtu
L’inhumain souvenir d’une rafle au Vel d’hiv’,
Ce reflet d’un enfant avec les yeux battus.

Il vient et puis s’en va et puis revient têtu,
Comme un vers balbutié et qu’une bouche annone
Ce reflet d’un enfant avec les yeux battus
Nous poursuivra toujours sous les étoiles jaunes.

Comme un vers balbutié et qu’une bouche annone
La dernière chanson qui se perd dans le temps,
Nous poursuivra toujours, telle l’étoile jaune
Cousue sur le tablier d’un enfant de huit ans.

La dernière chanson qui se perd dans le temps,
Nous disant que l’horreur parfois peut s’afficher
Cousue sur le tablier d’un enfant de huit ans
Juste au dessus du cœur, tel un affreux cliché.

Nous disant que l’horreur parfois peut s’afficher
Comme ce souvenir et que nous conservons,
Juste au dessus du cœur, tel un affreux cliché,
Qui hantera nos nuits parce que nous savons.

Comme ce souvenir et que nous conservons
D’un train de barbarie, qu’aucun écrit n’exprime,
Qui hantera nos nuits parce que nous savons
Qu’il partait vers la nuit ou s’accomplit le crime

D’un train de barbarie, qu’aucun écrit n’exprime,
Mais tout rempli des vies des enfants de huit ans
Qu’il portait vers la nuit ou s’accomplit le crime
Et cette vérité est en nous pour longtemps.

A paris plein de vies des enfants de huit ans
En l’an quarante deux bascula l’univers
Et cette vérité est en nous pour longtemps,
Le Vel d’Hive en juillet nous plongea dans l’hiver.

En l’an quarante deux bascula l’univers
Du printemps de l’enfance à la mort d’un vieillard
Le Vel d’Hive, en juillet, nous plongea dans l’hiver
Et demeure sa glace aux nuits et aux brouillards.

le 11 avril 2011