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Roger VIDAL

Un cri

Voilà le désespoir et puis après l’errance
A moins que soit l’errance et puis le désespoir,
Ca commence comment la perte de l’espoir ?
Et ça finit comment ces milliers de souffrances ?
Et autour il y a ceux qui n’aiment pas savoir,
Qui vivent contrôlant leurs yeux et leurs oreilles
Et puis il y a ce cri qui parfois nous réveille
Et qui nous force au moins à essayer de voir.

Tu sais les frontières, elles ne sont pas larges,
Tu bascules d’un rien, tu plonges à tout âge,
Ca commence souvent avec le mot « chômage »
Et ça le conduit là, à côté de la marge.
Et autour sont ceux-là qui n’aiment pas comprendre,
Sûrs qu’à trop réfléchir, on ne trouve qu’ennuis
Et il y a ce cri qui vient troubler nos nuits
Et qui nous force au moins à essayer d’entendre.

Il est la longue route et pas toujours très droite
Et la peur de la nuit, du froid, du lendemain,
L’inévitable chien qui te lèche les mains
Et le tas de cartons dans la ruelle étroite
Et autour le refus du verbe « réagir »
Parce que rien n’est simple ou facile à personne
Et il y a ce cri et en nous il résonne
Et il nous force au moins à essayer d’agir.

C’était cet hiver là, dans les années cinquante,
Cette réalité toujours insupportable
La mort d’une femme déjà intolérable,
S’y en rajoutent tant et tant d’indifférentes.
Ton cri n’en finit pas de se répercuter
Il n’a jamais failli même si l’âge avance
Contre l’indifférence et les murs du silence.
Où as-tu donc puisé autant d’humanité ?

Sur le petit écran je t’ai vu, animé
De colère et d’amour, de passion et de feu
Sur ma pierre de fin –disais-tu – je ne veux
Que ces quelques mots là : « a essayé d’aimer ».
Tu crois en l’au-delà et moi bien peu en somme,
Qu’importe la source d’où nous vient la chaleur ?
Nous croyons tous les deux, primordiale valeur,
Que rien autour de nous n’est plus précieux que l’Homme.