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Roger VIDAL

Trois mots seulement


Quand j’aurai traversé ces soirs qui se ressemblent
Sous les couleurs ténues d’une douce journée,
Je te prendrai la main et nous irons ensemble
De ce pas qui s’égare en sente détournée.

Toi tu es toujours là, même pas travestie,
A l’étoile du soir, aux toiles du levant
Ton image est en moi qui n’est jamais partie,
Et ton regard rêveur me demeure vivant.

Nous serons à courir, montagnes et vallées,
Le manteau de la nuit sur notre mal de vivre,
Que nous coudrons de lune et de soleils volés
Et nous en vêtirons les estompes du givre.

Je te livrerai aux couchants qui rougeoient
Et tels que je les ai conservé dans le temps,
Tes sourires surpris, les rires de nos joies,
Que nous disperserons aux prairies du printemps

Oh vois, ma vie est là, vide au creux de ta main,
De brumes, de brouillards, de buées seulement,
D’horloges arrêtées à l’heure de demain,
Ma vie ce n’est que ça, tissée de sentiments.

Je reviens las, glacé, d’un atlas qui se meurt
Comme se perd la terre aux silences d’hivers
Le corps est mort déjà, son cri n’est que rumeur,
Nous ressusciterons en d’autres univers.

Là s’éteint l’infini, je peins des lendemains
De pastel pour teinter nos rades granitées,
Nous referons tous deux, en croisées, nos chemins
Et nous nous coucherons dans nos éternités.

De ces pas accordés à mon cœur qui bat l’amble
Je m’avance vers toi nu et désemparé ?
Je vais te retrouver à la source et je tremble,
Plus jamais mon amour, ne serons séparés.

J’arrive des ports gris, des rives de hasard,
Je t’apporte un peu d’or, nos accords les plus beaux,
Le principal est là, trois plaintes de Mozart,
Du Greco, trois douleurs et trois cris de Rimbaud.

Nous savons bien au fond, ce qui n’a pas de prix,
Cherchez, cherchez en vous, chers pareils, mes jumeaux,
J’ai tâtonné longtemps et qu’ai je donc compris ?
Tout le sens de la vie tient en si peu de mots.