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Roger VIDAL

Tes mots, ta source

Je te retrouve ainsi à peine transformée,
Ma liane saltimbanque aux forêts de néons
Tu dansais aux zéphyrs pendant que je dormais,
Les musettes volées et les bandonéons
Tenaient de mes prisons les portes refermées.

Tout ce qui est la rue, ce monde de clinquant,
Tous ces bijoux volés aux échoppes faussaires
Ces paradis perdus au matin rappliquant,
Ces amours superflus qui se croient nécessaires
Et ces baisers de rien, c’est toi me provoquant.

Quand je vivrais ma vie en oubliant la tienne,
Tu serais toujours là médusant mon radeau,
Ouvrant des horizons derrière tes persiennes
Sans même prendre soin d’écarter les rideaux,
En pleurant sur nos vies des romances anciennes.

Je vis sans m’immiscer aux aurores promises,
Des soleils plein les yeux, tes hanches dans mes mains,
Tu me joues en soupirs le coup de la soumise
En oubliant hier, tu fabriques demain
Alors je reste là retirant ta chemise.

Tu ruses susurrant des murmures d’oiseaux
Aux accents revenus de lointaines conquêtes
Et tu m’offres ta source égarée en ruisseau,
La magie de tes eaux s’écoule en jour de fête
Et j’écoute l’autan chanter dans tes roseaux.

Et nous partons à deux sur ton cheval de braise
Qui s’emballe soudain en tes landes arides
Le cataclysme est là au bout de ta falaise
Nous expirons sans fin au plongeon dans le vide
Mais nous ressuscitons en tes folles fadaises.

Ton bien c’est tout cela, merveilleux édifice
De tes avant-projets que tu me vends souvent
Je commerce avec eux et mon seul bénéfice
Est de les disperser aux romances du vent
Après m’être enflammé en leurs feux d’artifices.