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Roger VIDAL

Rêve

Autour des grands feux, remplis d’étincelles,
Autour des grands feux,
Des danses des jeux,
Rondes enfantines et tarentelles,
Autour des grands feux et jusqu’au matin,
Autour des grands feux dansaient les lutins.
Autour des grands feux, nos peines pareilles,
Aussi nos espoirs de vie au matin
Brillaient dans tes yeux ombres et merveilles
Prisonniers je crois de nos deux destins.
A la nuit venue, la nuit espérée,
Ils chantaient pour nous qui les écoutions,
Ces chants aux accents si désespérés,
Qu’ils faisaient pleurer l’âme des violons.
Il était là-haut, caché sous les pins,
Il était là-haut,
Au-delà des mots,
Dansant sur les fils, dans ses escarpins,
Le génie des airs qui disait la vie,
J’attendais de lui oh j’attendais tant,
Hors du conscient, hors même du temps,
J’attendais de lui de toutes mes forces,
Le miracle vain de l’oubli des ans.
J’attendais de lui qu’il soigne l’écorce,
La forme ou le fond, le plus important,
Soigne le dehors ou bien, le dedans,
Mais je savais bien de gré ou de force
Qu’il ne guérissait que les non vivants.
J’aurais tant voulu nous perdre sans fin
Tout comme autrefois
Dans le creux des bois
Mon amour toujours, ma soif et ma faim.
La nuit c’était toi qui m’enveloppais,
Je vivais pour ça du moins je le crois
La nuit c’était toi tant il faisait froid,
Tant je t’appelais de vent et de paix,
Tant je te souhaitais de paix et de vent,
Comme ces noëls qui dansaient la ronde,
En mon cœur malade, en dans mon cœur d’enfant,
De tous ces noëls lumières du monde,
Montait ma douleur si noire et profonde,
Que je la savais de pierre et de sang.
Tu disais « Sois moi car moi je suis foi »
Dans nos yeux pareils
Dansaient des soleils
Mais moi j’avais peur mais moi j’avais froid,
J’étais vide, au fond, le cœur en survie
Déjà prisonnier de mon rêve étroit,
Déjà orphelin de ton rêve à toi,
Pourtant tu chantais « Que c’est beau la vie »
Et je te guettais de l’étoile au ciel
Et je t’attendais comme un arc-en ciel
Et, du feu, montaient gerbes d’étincelles,
C’était toi et moi encore une fois,
Je savais déjà ma peine éternelle,
Savais que sans toi je n’étais plus moi.
Nos rires volés, nos rêves d’antan,
Nos vies dispersées par le vent d’autan,
C’est hier peut-être ou voila cent ans,
J’ai perdu depuis la notion du temps.