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Roger VIDAL

Redis-moi

J’embarque pour l’azur aux chevaux galactiques,
Avec mon cœur perdu qui t’a cherché en vain
Et je te prends ainsi souvenir nostalgique
Dans mes deux bras tremblants tout au bord du ravin,
Ah redis moi tout bas l’histoire de nos vies.
Tu demeures en moi comme cette morsure
Qui toujours me fait mal au réveil des envies,
Et tu me mords toujours avec ta démesure.
Et tu me mords toujours dans les replis du cœur
Où cela fait souffrir, où cela peut tuer.
Tu nous vis méprisant ces sentiments truqueurs,
Tous nos restes d’espoirs qu’on a prostitués.
Et nous menant plus loin où pleurent les sirènes
Aux confins des déserts aux mondes aériens
Où on lit les douleurs qu’on croyait souterraines
Et tout ce chemin là nous le faisons pour rien
En usant nos esprits aux chaînes du destin
En la lumière crue qui nous brûle les yeux.
Nous liant toi et moi d’un même serpentin
Cette unique entrave pour nos corps déjà vieux.
A chaque jour ourlé de nos idées diffuses
Déroutés l’autre en l’un, nous lisons nos pensées
Egarées à jamais dans nos limbes confuses
Qui ont plongé trop loin aux cœurs de nos passés.
Ah redis moi tout ça, le monde aux sept merveilles
Que nous allons tenir dans le creux de la main
Avec nos yeux d’enfants qui, de riens, s’émerveillent,
Lorsque nous nous croisons, au détour du chemin.
Que ne meurent jamais ces lunes qu’on emporte
Et qu’on garde pour nous, au silence accompli
Entrons en nos moules et referme la porte
Sur ces rêves éclos aux secrets de nos lits
Nous nous tiendrons serrés, de peur que la mort vienne
Et qu’elle nous sépare aux mondes revenants
Nous revendiquerons jusqu’à ce qu’on l’obtienne
Notre disparition dans un même néant.
De ce monde insensé dans lequel nous errons
Au dédale profond de nos rêves brisés,
Toi et moi en partant, nous ne nous garderons,
Que l’odeur d’une fleur aux souffles d’alizés
Et puis quelques rêves accrochés au hasard,
Deux rimes de Rimbaud, deux couleurs du Gréco,
Tout l’or des étoiles, deux notes de Mozart,
Et pour nos Espagnes, un air de flamenco.
Car il n’est que cela pour briser les murailles
De nos corps infinis en la glèbe emmurés,
Redis-moi les trajets avant que je m’en aille
Redis-moi l’absolu, de tes mots murmurés.
Et puis le temps viendra où nos chevaux mourront,
Nos musiques portées par nos guitares d’ombres
Dans la nuit d’un départ, les accompagneront
Nous les regarderons, perdus dans la pénombre
S’élever vers le ciel en d’étranges vapeurs
Emportés vers l’ailleurs en leur conte inhumain
Et nous ferons l’amour avec nos vieilles peurs
Pour nous apprivoiser le néant de demain.
Oui nous ferons l’amour en un profond mélange
De nos sexes, nos vies, nos bouches et nos mains,
Oui nous ferons l’amour, avec nos sexes d’anges,
Redis-moi la folie, poésie de demain