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Roger VIDAL

Musique de ton corps

Mes doigts sur ton clavier qui remontent la gamme
Ne sont que du velours aux notes envolées
Sorciers qui m’échappez, qu’allez-vous enjôler ?
C’est vous qu’ils vont tenter de séduire madame.

Et vous ne dites rien ? Etes vous bien prudente ?
Ils caressent votre ut qu’ils transforment en do
Ils glissent sur le ré, le long de votre dos
En un allegretto, ils entrent dans l’andante.

Au piano accordé, les forces créatrices
Conjuguent au présent leurs syncopes rythmées,
Le verbe se mourir et le verbe s’aimer
Quand mes doigts au clavier grattent la cicatrice.

Quand tu m’implorerais d’aller décrescendo
Je te perdrais mesure en mon parcours d’approche
Evitant toute blanche en mettant quatre croches
Larghetto ma passion, s’exhale crescendo.

Tout de même un soupir qui vaut bien une noire,
Un soupir prolongé de qui ? De ce piano ?
De ces lèvres là suppliant « piano, piano »?
Pour des mots haletés, défense dérisoire

Où ais je donc posé ce qui me sert d’armure
Je suis nu devant toi en mon admiration
Je perds tonalité et toute altération,
Me perds moderato en ton si doux murmure.

Ma courante trois temps, te rattrape au final
La nocturne s’endort en choral délicat,
Je célèbre ton corps dans ce magnificat
Qui s’élève, Marie, dans le soir virginal.

Je vais en glissando, jusqu’aux nues t’emporter
De tout mon ambitus sans une fioriture
En ce registre là où cette tessiture
Séduira ton ouie sur toute la portée.

Musique de ma vie aux petits matins blêmes
De la flûte d’Euterpe, envolée, j’imagine,
D’où tiens-tu ton pouvoir, de quelles origines ?
Ah musique c’est peu de dire que je t’aime.

Mon amour est autant de rêves qui s’allument,
Ces vibrations dans l’air s’égarant dans le ciel
Où vos corps dévêtus jettent leur arc en ciel
En cette féerie qui toujours me consume