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Roger VIDAL

Mon automne


Ils sont partis, les jours, de soleil, écrasés,
Et la tiédeur s’étend dans l’ombre des sous-bois
L’automne est arrivé par vagues embrasées,
L’octobre incendiaire aux forêts qui flamboient.
Les senteurs de l’humus s’exhalent de la terre,
En notes bien serrées, sur les fils, rapprochées,
Les hirondelles comptent les retardataires,
La vigne vierge saigne, aux failles, accrochée,
Un écureuil s’enfuit du bord de la rivière,
Le pas d’un promeneur, a rompu le silence,
La vipère furtive, glisse sous la pierre,
Les nuages, d’ouest virent à l’incandescence.
Il est une langueur facile à percevoir,
Des langueurs obstinées dans le pas des troupeaux
Qui viennent poser les mufles, aux abreuvoirs,
Comme une invitation à goûter le repos.
Et après le chahut de l’été, le fracas,
Tout un foisonnement, le raccourci des nuits,
Il est comme un regret dans le vol des choucas
Qui frôlent de l’aile, les cimes bleues de nuit.
Le regard hésite, les décors se marient,
En bas sont les maisons, posées en petits blocks,
La haut l’isard a bu au ruisseau des prairies
Et franchit l’éboulis en effleurant le roc.
En bas, un angélus, s’envole en ritournelles,
Ramenant au bercail les fugueurs repentis,
La haut, la marmotte, postée en sentinelle,
Vient de siffler deux fois, au danger pressenti.
Aux lueurs, aux couleurs, ma terre, tu prends forme,
De levants en couchants et de soleils en lunes,
Les temps te colorent, les saisons te transforment,
Tu chatoies en forêts jusqu’aux montagnes brunes.
Ici, les faux semblants, ne sont pas importants,
Ce pays n’a de sens qu’en sa sincérité
Et tu es, mon amie, toi qui m’es chère autant,
Celle que je retrouve en cette vérité.
Ils furent doux-amers, nos octobres d’antan,
Toi qui restes, au soir, ma dernière saison,
Te voila revenue pour vivre ces instants
Et partager encor, les fruits en ma maison.
Le vent qui s’est levé, s’en est-il souvenu
Qu’il mêlait nos cheveux, déjà à nos dix ans ?
Et quand, a nos quinze ans, d’un souffle, il nous mit nus,
Oh combien furent doux nos corps adolescents !
La nuit va venir, d’étoiles illuminée,
Tout en guettant en toi, la montée du frisson,
J’allumerai le feu, clair dans la cheminée
Et nous ferons l’amour, nos coeurs à l’unisson