Quand tu auras perdu aux ronces du chemin Tout ce qui te demeure au fond de dérisoire, Qu’il ne te restera de tout cet illusoire Que la fumée des voix aux lèvres d’un gamin Et les étoiles d’or sur ta maison sans toit Alors tu seras toi et ne seras que toi.
Tiens ce soir pour passé apaisé et qui cesse De nous être problème insoluble et sans fin Je vais te retrouver toi, cet enfant enfin Au monde des infants ou de cette princesse Inventée au pinceau d’un quelconque Goya Reine morte sur qui mon cœur s’apitoya.
Ah tu seras passé de saveurs en saisons Au sein de ces douceurs suavement mêlées Tes lavandes vendues naïvement volées, Rarement la rumeur n’eut meilleures raisons D’affirmer que tu fus l’inepte se risquant A la vie de la ville aux néons de clinquant.
Jette bas ton fardeau, ces dernières folies Il est l’odeur du buis et qui bruisse en tous sens Le murmure d’été tel que tu le pressens Le mélange des miels et des mélancolies Sur la mousse en sous bois ou se meurt le printemps Nous nous endormirons au moins pendant cent ans.
Frôle, folle et facile et d’un regard joyeux Tout ce temps qui va là, d’espérance lassé, Pose un regard distrait au bord de ton passé Il n’est pour le savoir que l’éclat de tes yeux Tout ce qui est en toi tendresse et violence Et l’instant musicien ou tout se fait silence.
J’irai moi, lentement, l’étranger, l’apatride En marquant de mes pas le chemin écolier Au pays d’où je viens mais que j’ai oublié Me noyer dans tes lacs et découvrir la ride Qui est là sur ton front tendrement reconnue… Ah pour me regarder attends la nuit venue !