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Roger VIDAL

Moi l'étranger

Quand tu auras perdu aux ronces du chemin
Tout ce qui te demeure au fond de dérisoire,
Qu’il ne te restera de tout cet illusoire
Que la fumée des voix aux lèvres d’un gamin
Et les étoiles d’or sur ta maison sans toit
Alors tu seras toi et ne seras que toi.

Tiens ce soir pour passé apaisé et qui cesse
De nous être problème insoluble et sans fin
Je vais te retrouver toi, cet enfant enfin
Au monde des infants ou de cette princesse
Inventée au pinceau d’un quelconque Goya
Reine morte sur qui mon cœur s’apitoya.

Ah tu seras passé de saveurs en saisons
Au sein de ces douceurs suavement mêlées
Tes lavandes vendues naïvement volées,
Rarement la rumeur n’eut meilleures raisons
D’affirmer que tu fus l’inepte se risquant
A la vie de la ville aux néons de clinquant.

Jette bas ton fardeau, ces dernières folies
Il est l’odeur du buis et qui bruisse en tous sens
Le murmure d’été tel que tu le pressens
Le mélange des miels et des mélancolies
Sur la mousse en sous bois ou se meurt le printemps
Nous nous endormirons au moins pendant cent ans.

Frôle, folle et facile et d’un regard joyeux
Tout ce temps qui va là, d’espérance lassé,
Pose un regard distrait au bord de ton passé
Il n’est pour le savoir que l’éclat de tes yeux
Tout ce qui est en toi tendresse et violence
Et l’instant musicien ou tout se fait silence.

J’irai moi, lentement, l’étranger, l’apatride
En marquant de mes pas le chemin écolier
Au pays d’où je viens mais que j’ai oublié
Me noyer dans tes lacs et découvrir la ride
Qui est là sur ton front tendrement reconnue…
Ah pour me regarder attends la nuit venue !