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Roger VIDAL

L'espoir en vie

Saurais-je la voix qui me gagne,
S’agite en moi, s’étend, m’oblige
A crier contre tous ces bagnes
Ces murailles que l’on érige,
Pour l’edelweiss en sa montagne,
Ou un magnolia en Espagne.
Volonté d’être est comme givre
Cela fond parfois en chemin,
Soleil que la douleur délivre,
Quand on lui eut broyé les mains
Pour des accords aux cordes ivres
Jara sut qu’il ne pourrait vivre.
Mais de la mort jaillit la vie
D’où vient la graine pour germer,
Du désespoir, d’autres survies
Et des portes qui sont fermées
Naît aux destins des asservis,
La liberté comme une envie.
Y aurait il de la souffrance
A écrire la bête en soi
Ou plutôt quelque délivrance,
Douleur sur la quelle on s’assoit
Aux pires fonds de nos errances,
Tel est le prix de l’espérance.
Celui qui exclut, narcissique,
C’est contre lui-même qu’il joue
Ma moderne, moi le classique,
Quand vos lèvres touchent ma joue
Il n’est plus rien qui m’intoxique,
Et monte en moi une musique,
Est-ce donc par ceux là qu’on rêve,
Ceux qu’on découvre sans savoir,
Quand j’abordai à votre grève
Je ne croyais jamais y voir
Sous l’écorce qui se soulève,
Ces arbres ruisselants de sève,
Oh monde fait de dissemblances
Semailles aux terres brûlées
Comme un vieillard touche l’enfance
Tout perdre ou tout accumuler
Il est étrange cohérence
C’est quand tout meurt que tout commence.
Elle est pour vous et sans geôlier
Cette étoile et puis cette plaine
Montent vos chants multipliés
Je vais chanter à perdre haleine.
Par ces couleurs réconciliées,
La liberté des humiliés,
Saurais je la voix qui me gagne,
S’agite en moi, s’étend, m’oblige
A crier contre tous ces bagnes
Ces murailles que l’on érige
Pour l’edelweiss en sa montagne,
Ou un magnolia en Espagne.

Ou un magnolia en Espagne.