Leur France a des pudeurs de vieille demoiselle Les images, parfois, lui semblent incongrues, -Otez moi s’il vous plait ces tentes de nos rues- Que nette soit Paris, la ville universelle.
Car face à Notre Dame, un lieu pour résister, Là où Victor Hugo dans un autre langage A planté de décor d’un cruel moyen âge Ils avaient affiché leur envie d’exister.
Ils avaient installé leurs tentes de misère Avant que le cutter les passe au découpoir L’action était pour eux le début de l’espoir Depuis qu’on leur disait « faut qu’on vous réinsère »
Enfants de Don Quichotte y aviez vous donc cru A ces promesses là venues du bout des lèvres ? C’étaient des mots de riche à apaiser les fièvres Des pauvres dont les eaux pourraient se mettre en crue.
Vous n’irez plus au bois ni le long de la Seine Vos lauriers sont coupés et vos tentes crevées Mais que sera demain, quand se seront levées Les colères naissant souvent après la peine ?
Ah vous pouvez passer les cités au karcher, Ignorer désespoirs et visages hagards Penser propre la ville à vos propres regards Ces égoïsmes là nous les paierons très cher.
Vous pouvez ignorer tout du contestataire, L’effacer par l’oubli ou par la violence Mais le mal est profond autant que le silence Et les voix du malheur nul ne les fera taire.
Car elles sont, ces voix, qui résonnent sans fin, Le remords des noëls saturant vos vitrines Et s’il n’était qu’un cri contenu aux poitrines, Il faudrait bien qu’un jour il éclatât enfin.
Don Quichottes qui sait ce qu’on peut interdire ? Mes frères de si loin, aux plaintes accessoires, Je sais bien qu’aujourd’hui ces mots sont dérisoires Et pourtant je n’ai pu m’empêcher de les dire.