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Roger VIDAL

La voix de Galatée

Ma pensée se dilue à l’autre bout du monde
Mais il reste en mon cœur quelque semblant d’émoi,
Au mitan de la nuit sans lune et si profonde,
Que survit-il de moi ?

Encore une minute où chuchote et m’endors
En un douillet duvet, dans ce nid de l’instant,
Tu t’es abandonnée, il fait froid au dehors
Mais j’ai si chaud pourtant.

Douce fièvre ton corps, faible et fier sur le mien
Se peut-il tant de joie qu’à ma chair tu promettes ?
Ah j’accroche mon cœur, éternel bohémien,
A la queue des comètes.

Si dure et frêle au ciel, paillettes d’univers,
La laitance qu’Héra, dans l’azur, fit pleuvoir
Scintille et meurt sans fin, crues lumières d’hivers,
Tu souris sans les voir.

Serait ce l’incendie qu’alluma Phaéton
Ou Cycnos constellé dans les confins du Cygne…
Je caresse en rêvant le bout de ton téton,
Amour, douceur insigne.

Toute Thétis en toi attend le vase d’or
Mais ce soir je te peins, plénitude à tes toiles,
Malgré la nuit d’hiver, en tes yeux, messidor
Vit une pluie d’étoiles.

La vérité fut dite aux cieux, toute l’intrigue,
Jardins, graines des temps pour des fleurs non germées,
Je ne les cueillerai que rompu de fatigue,
Les paupières fermées.

Et tous les Dieux s’en vont, passent sans se presser,
Ma main sur ton corps nu les poursuit en caresse,
Dormir, c’est en philo, se désintéresser…
Je me désintéresse…

Me voila avec toi, mon bateau aux brisants
Ne s’est pas échoué, je renais en ta grève,
Seuls restent en ce pré nos oripeaux gisants
Nous ne sommes qu’en rêve.

Nous ne sommes qu’un rêve
Qui va s’éternisant.